Les douleurs d’épaule sont un problème qui concernera jusqu’à 20% de la population au cours de la vie. La prévalence très élevée de ces symptomes douloureux amène jusqu’à 3 millions de consultations médicales chaque année aux USA. Les origines de la douleur sont bien sûr multiples et seul un examen médical réalisé par un professionnel de la santé (médecin, ostéopathe) permettra d’identifier la cause précise de ce problème.
Il y a cependant une cause qui domine les autres. Selon différentes études, 45 à 65 % de ces douleurs trouvent leur origine dans un problème lié à un groupe de tendons nommés la coiffe des rotateurs.
De quoi s’agit-il exactement ?
La coiffe des rotateurs
De façon simplifiée, l’épaule est une structure complexe comprenant une charpente osseuse et des structures motrices que sont les muscles, eux même fixés aux os par les tendons.
Le schéma suivant reprend les principales structures osseuses et tendineuses de la coiffe des rotateurs :
Sur le schéma, on peut voir un certain nombre de tendons qui sont anatomiquement “à l’étroit” mais dont la fonction est conservée en condition « normale » d’utilisation. Ils sont situés entre l’acromion (partie osseuse supérieure sur le schéma) et l’humérus (l’os du bras).
Si pour une raison quelconque l’espace dont ils disposent devait se réduire (traumatisme, arthrose) ou si leur volume venait à augmenter (gonflement en présence d’inflammation), les tendons viendraient frotter contre l’os (l’acromion) et à la façon d’une corde qui frotte sur un rocher, ils finiraient par s’abîmer provoquant ainsi une tendinopathie (anciennement appelée tendinite). Ce phénomène peut également se produire lorsque le bras est levé. Dans cette position, les tendons s’appuyent contre l’acromion et ce même type de frottement aboutit à une tendinopathie d’un ou plusieurs de ces tendons.
Les tendinopathies apparaissent donc dans des situations bien particulières :
- chez les personnes atteintes d’arthrose au niveau de l’épaule (épaississement de l’os)
- chez les personnes travaillant bras levés (femme ménage, peintre)
- après un traumatisme (choc sur l’épaule)
Les symptomes.
Les douleurs sont variables en fonction du tendon en lésion. Elles peuvent donc se situer à différents endroits de l’épaule. Elles ont toutefois une caractéristique commune, elles sont de type mécanique, c-à-d qu’elles se manifestent au mouvement à froid. Une fois bien échauffé, le tendon apparait moins douloureux.
La plupart du temps, c’est le tendon du muscle sus-épineux qui sera atteint. Il en découle une douleur à l’élévation latérale du bras, une impossibilité de se coucher sur le côté (parce que ça appuie sur le tendon blessé) et une douleur à la pression de ce tendon comme représenté sur le schéma suivant :
Comment traiter cette douleur ?
La logique veut qu’on soigne la tendinopathie le plus rapidement possible. Une tendinopathie qu’on laisse évoluer est toujours plus complexe à soigner et nécessite plus de temps. Notez qu’une simple tendinopathie peut aussi évoluer vers la rupture totale du tendon, ce qui est un cas nettement plus complexe à traiter, nécessitant une intervention chirurgicale. En cas de doute, ne trainez pas et faites réaliser un bilan de votre épaule.
En fonction des conclusions de votre examen, le médecin pourra recommander des médicaments anti-douleur ou anti-inflammatoire. Le traitement kinesithérapeutique est le traitement de choix et quelques séances vous permettront généralement de retrouver une épaule non douloureuse.
Si vous n’avez pas la possibilité de voir le médecin dans des délais assez brefs, vous pouvez gérer la douleur à l’aide de ces quelques actes thérapeutiques :
le mouvement pendulaire de Codmann (5 min)
Avec un poids en main allant de 1 à 3 kg, réalisez de petits mouvements circulaires au niveau de l’épaule. Le bras et l’épaule restent aussi décontracté que possible, c’est le poids qui une fois « lancé » va entretenir les légers mouvements de rotation et réaliser la traction vers le bas.
L’application de glace sur la zone douloureuse (10 min)
Pendant une durée d’environ 15-20 min, avec un tissus entre la glace et votre peau (plus d’info sur la gestion des douleurs aigues ici). Ce traitement va apaiser la douleur et lutter contre l’inflammation s’il y en a. Ce traitement doit être raisonnable, une application trop intense ou prolongée de la glace peut être plus néfaste que bénéfique !
Malheureusement, chaque situation est particulière et une formule thérapeutique généralisée ne peut être appliquée. La consultation d’un médecin est donc une étape nécessaire afin que le traitement soit adapté au cas par cas. Dans certaines situations plus extrêmes, le médecin pourra recommander une infiltration locale. Dans certains cas plus graves encore, seul un traitement chirurgical pourra venir à bout de ces douleurs, mais ce type de traitement n’interviendra que si les autres possibilités ont été épuisées sans succès thérapeutique.
Le renforcement des muscles abaisseur (5 min)
S’il vous reste un peu de courage, vous pourrez ajouter ce mouvement à votre panoplie de traitement. Il s’agit de renforcer les muscles abaisseurs de l’humérus (os du bras). L’objectif est de recréer mécaniquement un peu d’espace entre les différents os de l’épaule, afin que les tendons de l’épaule ne “frottent” plus sur les os.
Des informations plus précises relatives à cet exercice se trouvent sous la vidéo de cette chaîne Youtube, dans la partie description.
Bien évidement, il ne s’agit là que d’une partie de traitement qui de plus sera amenée à évoluer. Votre thérapeute complètera ces quelques actes thérapeutiques en fonction de votre situation spécifique. Le renforcement des muscles de la coiffe ainsi que le travail de gestes fonctionnels fera partie intégrante de l’évolution future du traitement.
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