Suis-je en bonne santé ? Ces douleurs sont-elles passagères ? Et Cette bosse sur mon pied… je n’ai pas la même de l’autre côté ! On s’est déjà tous posé cette question et vous vous reconnaissez probablement dans cette situation !
Cette démarche est tout à fait logique, rassurez-vous ! Si vous avez des douleurs quelque part, il faut trouver la cause première pour vous soigner au mieux. Par contre si vous n’avez pas mal mais que vous constatez quelque chose de bizarre, peut-être faut-il traiter ce problème avant que cela ne devienne problématique. C’est la bonne attitude 😉
Heureusement, les médecins sont généralement là pour répondre à nos questions. Et parfois afin d’affiner leur diagnostic, ils ont recours à un examen d’imagerie : radio, scanner, IRM… Et de temps en temps, il est possible qu’à la réception des résultats de l’examen, le médecin vous annonce : Il y a “quelque chose d’anormal” à l’image, il va falloir y faire attention !
Faire attention ? A quoi exactement ? Comment ? Que signifie anormal dans ce contexte ? et cette image anormale montre-t-elle bien la source de mes douleurs ?
Dans une revue de littérature qui s’intitule “Systematic Littérature Review of imagining features of Spinal dégénérations in asymptomatic populations” (“revue de littérature des imageries médicales pathologiques de la colonne vertébrale chez des patients non douloureux”) un chercheur qui répond au doux nom de Brinjiki nous fournit des informations très intéressantes.
Avec son équipe ils ont cherché à savoir si des patients qui ne ressentent pas de douleurs présentent une colonne vertébrale en bon état. Cela peut sembler surprenant mais les résultats sont plutôt incroyables !
Avant tout, qu’est ce qu’une revue de littérature ? C’est en quelque sorte la mise en commun des résultats de plusieurs études. Cette collecte de résultats est généralement fiable car elle se réalisée sur de longue période, selon diverses modalités et avec un large échantillon de population (ici, on a plus de 3.000 patients).
Le tableau suivant présente leurs observations. Dans la rangée du dessus (en gras), les patients sont classés selon leur âge. Dans la colonne verticale, on trouve différentes pathologies (expliquées plus loin dans le texte). Tandis que les autres chiffres sont les pourcentages de la population qui présentent pourtant une anomalie à l’image, alors qu’ils n’ont pas de douleurs.
Age | |||||||
observations pathologiques | 20a | 30a | 40a | 50a | 60a | 70a | 80a |
aspect dégénératif (bulge) | 30% | 40% | 50% | 60% | 69% | 77% | 84% |
protrusion discale | 29% | 31% | 33% | 36% | 38% | 40% | 43% |
fissure dans l’anneau | 19% | 20% | 22% | 23% | 25% | 27% | 29% |
dégénérescence facetaire | 4% | 9% | 18% | 32% | 50% | 69% | 83% |
spondylolisthesis | 3% | 5% | 8% | 14% | 23% | 35% | 50% |
Bien que ce ne soit pas LE point important de cet article, voici une brève explications des lésions mentionnées dans le tableau, tantôt sous forme d’image, tantôt sous forme de texte.
Non présenté sur le schéma :
Illustrons les conclusions par quelques exemples :
Ce lien est évidement à remettre en cause, et c’est vraiment (vraiment vraiment) une excellente nouvelle ! Il y a énormément de gens qui présentent des “anomalies” à l’image, mais qui vont en réalité très bien, et qui n’ont aucune douleur.
Et plus le temps passe, plus l’anomalie/blessure/lésion présente sur l’image devient la norme ! A 80 ans, 84% de la population non douloureuse présente une lésion (dégénérescence facettaire) ! Il y a donc plus de gens “blessé sur l’image” que de gens en pleine santé même en ne tenant compte que de gens qui vont bien !!
Donc, si vous avez un épisode douloureux au cours de votre vie et qu’un scanner ou une radiographie montre une lésion, rien n’indique un lien de cause à effet. Cette lésion n’est pas forcément la cause de votre douleur. Si cette lésion n’est pas la cause, alors cette douleur va probablement pouvoir se régler. Il faut donc mettre toutes les chances de notre côté et adopter une attitude de gagnant :
Il y a une démarche active à réaliser et les pistes à explorer sont nombreuses. Ce n’est pas simple mais la prise d’antidouleur a long terme n’est pas une solution envisageable en premier lieu. Il faut vouloir aller mieux et faire les efforts nécessaires. La santé, ça se mérite.
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